Chapitre X - La délivrance

Chapitre X

La délivrance

- « Et depuis tout ce temps vous errez dans cette maison ? » demande la grand-mère. Les enfants sont sans voix… Les chats n’ont pas eu le courage d’attendre la fin de l‘histoire et sont partis dénicher quelques souris. Après tout, ce ne sont que des chats ! ».

- « Oui... ma prison, c’est ici, depuis que je suis un fantôme dans ma propre maison. Pendant toutes ces années, j’ai eu le temps de regretter mes erreurs, et j’attends celle qui pourra me délivrer du mauvais sort. Pardonnez-moi de vous avoir si mal accueillis, mais le temps m’a rendu de bien mauvaise humeur ! Et cette histoire de petit fantôme, c’était seulement pour éveiller votre curiosité et vous retenir un peu dans la maison !»
- « Vous aviez mérité d’être puni très sévèrement, répondit la vieille dame. Mais… vous avez assez payé pour votre faute ! Les enfants, laissez-nous un moment ! »

Les enfants sont étonnés. Leur grand-mère se comporte bien bizarrement avec ce fantôme. On dirait tout à coup qu’elle se prend pour la vieille tante Morène elle-même !
Ils ne croient pas si bien dire…

Que se passe-il maintenant dans le salon poussiéreux ? La fillette et son frère regardent autour d’eux. Les choses bizarres qui les ont entraînés dans cette histoire ont maintenant disparu. L’escalier, plein de toiles d’araignées et de poussière, est bien un vrai escalier. Et voici les cagibis que le fantôme a décrits :
- « Regarde, dit la fillette, c’est là qu’Hugo dormait ! … et puis voilà le placard où Amandine-Rose était enfermée ! »
Son frère monte à l’étage. La porte en face… c’est celle de la chambre d’Oscar ! Suivi de sa sœur, il entre. Rien ne doit avoir changé depuis qu’Oscar a été surpris ici, une fameuse nuit de pleine lune. Une petite porte est entrouverte, de l’autre côté de la pièce. Ils la franchissent. Il y a encore ici des rouleaux de tissu ! Mais la poussière et les mites leur ont donné une drôle d’allure…

- « Les enfants !! Qu’est-ce que vous fabriquez ? Cette maison est vraiment trop vieille et trop sale. Il nous faut continuer nos recherches !!!! »
- « Ah grand-mère, te voilà. Qu’est devenu le fantôme ? »
- « Un fantôme ? Vous avez vu un fantôme ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? »
Les enfants regardent leur grand-mère : Heureusement, ils voient que ses yeux sont malicieux.
- « Alors comme cela, tu es magicienne toi aussi ? » demanda la fillette ? Tu as rendu sa liberté à ce fantôme ? Qu’est-il devenu alors ? Es-tu sûre qu’il ne pourra plus jamais faire de mal ? »
- « Ma petite, tu me poses trop de questions à la fois ! Oui, je suis un peu magicienne. Vois-tu, Amandine Rose et Hugo se sont mariés. Ils ont eu des enfants. Ma grand-mère était leur fille aînée. Comme la vieille tante Morène, comme Adèle, comme Amandine Rose, comme ma grand-mère,  et comme toute les autres femmes de la famille, je possède le fameux pouvoir de délivrer de leur sort les « fantômes de la lune noire » ! Quand ils disparaissent, on ne les revoit jamais, et ils ne font plus de mal à personne. Et ils cessent d’être malheureux, une fois qu’ils ont payé leur faute.»
- « Mais alors, moi, grand-mère, j’ai peut-être aussi un pouvoir comme toi ? »
- « Sans doute, petite ! Mais les histoires de fantômes, j’ai l’impression que c’est fini de nos jours ! »

Après avoir récupéré la famille Chat, la grand-mère, le fils et la fille continuèrent leur chemin…

 et on repart

Fin