Chapitre VI
Une nuit pleine de dangers
Hugo se dépêche. Il y a du chemin à faire jusqu’au château. Il faut prendre le sentier qui se dirige vers la colline, puis contourner le lac. Il doit surtout faire attention de ne pas rencontrer Jean Crétois. Mais la lune éclaire bien le chemin, et le géant (comme il l’appelle) doit avoir encore plus de mal que lui à se cacher. Bientôt, Hugo arrive auprès du lac. Il le longe, tout en faisant bien attention de rester à l’abri des arbres. Le sentier se met peu à peu à monter. Dans les bois, on entend la chouette ou le hibou, et des branches qui craquent, de temps en temps. Hugo frissonne…..
Tout à coup, il entend un pas lourd sur le chemin. Il n’a que le temps de se jeter derrière un gros chêne. C’est Jean Crétois qui vient à sa rencontre, sans doute après avoir déposé la lettre sur la grille du château. Mais le géant ne l’a ni vu, ni entendu. « Ouille ! Je l’ai échappé belle ! » se dit Hugo.
Il attend sans bouger que le géant ait disparu au loin. Puis il reprend son chemin.
Bientôt, il aperçoit la masse du château qui se découpe sur le ciel éclairé par la lune. Devant, il peut distinguer la haute grille et le portail sur lequel Jean Crétois a du déposer la lettre d’Oscar Hubin.
« Voyons… qu’a dit la petite fille ? Longer la grille par la gauche et traverser le petit bois. C’est ça. Après, je devrais trouver la maisonnette. »
Effectivement, après avoir un peu marché encore dans le petit bois, tout en suivant la grille du château, Hugo voit devant lui la petite maison du jardinier et de la gouvernante. Une fenêtre est éclairée par une bougie. Les braves gens ne doivent pas dormir. Tout le monde doit savoir qu’Amandine Rose a disparu…
Il s’approche de la petite porte de bois et frappe.
- « Qui va là ? »
- « Je m’appelle Hugo Mayckeuve, et j’ai des nouvelles de la petite fille qui a disparu ! »
La porte s’ouvre. Devant lui se tiennent un homme et une femme qui le regardent avec attention. Hugo comprend qu’ils ne savent pas trop s’ils doivent lui faire confiance.
Alors, il leur raconte ce qu’il a vu et entendu.
- « Vite, allons prévenir au château ! Ils sont morts d’inquiétude, les pauvres parents ! »
- « Allez-y, dit le jardinier. Je vais jusqu’au portail chercher le papier laissé par ce bonhomme, et je vous rejoins ! »
Mina entraîne Hugo avec elle vers la grille du château, toute proche. Hugo découvre une porte dans la grille. Mina plonge la main dans la poche de son tablier et en tire une grosse clé. Elle sert à ouvrir cette porte par laquelle elle et son mari vont rejoindre le château où ils travaillent.
Mina pousse Hugo devant elle.
- « Vas, mon garçon, dépêchons-nous… Pauvre petite, toute seule dans ce cagibi ! »
Il est très, très tard, et Hugo qui se lève toujours très tôt, bien avant son maître, pour cuire le repas du matin, faire le ménage et préparer les étoffes, titube de fatigue.
Ils marchent sur une allée large, bordée de massifs de fleurs qui sentent bon.
Le château est maintenant là, devant eux. Les fenêtres du bas sont ici aussi éclairées par des bougies. Là non plus, personne ne s’est couché.
Georges les a rejoints. Il est tout essoufflé et tient dans sa main l’enveloppe que Hugo a déjà vue quand il observait la scène chez le tailleur.
Ils arrivent à la porte du château et tirent la cloche pour signaler leur présence. En même temps, ils entrent.
« Ne vous inquiétez pas, c’est nous, Georges et Mina ! »
Les parents d’Amandine Rose sont devant eux, pâles et angoissés.
« Qui est ce jeune garçon ? »
« C’est Hugo Maykeuve ! C’est grâce à lui que nous avons des nouvelles d’Amandine »
« Des nouvelles d’Amandine ?! Dirent les parents en même temps, raconte nous Hugo ! »
Et Hugo raconte… Quand il a terminé, on demande à George de lire le message d’Oscar.